Mise au point sur les sources végétales et animales des Oméga 3

juin 9, 2017 0

Oui on peut manquer d’oméga 3 en étant végétalien ou végétarien !

L’ALA (acide alpha-linolénique), très présent dans la nature, se trouve principalement dans tous les végétaux verts non cultivés. Tous les animaux sauvages en font donc une ample consommation, que ce soient les herbivores ou les carnivores qui consomment les précédents. On trouve aussi l’ALA dans certaines salades vertes comme la mâche et le pourpier, dans les noix, les graines de lin, le chanvre et leurs feuilles, ainsi que dans l’huile de colza.

La famille des oméga 3 regroupe en fait 3 variétés d’acides gras:
• L’acide alpha-linolénique (ALA)
• L’acide eicosapenténoïque (EPA)
• L’acide docosahexaénoïque (DHA)


Dès que l’ALA est ingéré, par quelqu’animal que ce soit, il subit une succession de transformations pour finalement donner naissance à deux substances indispensables pour l’organisme et qui constituent les principes actifs de l’oméga 3, c’est l’EPA et le DHA. Hormis son rôle de précurseur, l’ALA n’a, semble-t-il, pas d’autres fonctions majeures. Les effets bénéfiques qu’on lui attribue, à tort, viennent en réalité des substances qui proviennent de sa transformation en EPA et DHA.
Quand on affirme que les carences alimentaires en ALA altèrent le développement cérébral ou réduisent les capacités d’apprentissage, c’est en réalité le manque de DHA qui en est la cause.

A propos de ce dernier, de tous les tissus vivants c’est le cerveau qui en est le plus abondamment pourvu. Pas étonnant qu’on l’appelle aussi l’acide cervonique. Il est essentiel au bon fonctionnement des neurones et des synapses. Le DHA stimule aussi les performances mémorielles et l’acuité visuelle, prévient les démences cognitives et le vieillissement cérébral.
De plus, de nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence les effets protecteurs de l’EPA et du DHA sur la sphère cardiovasculaire comme l’action anti-inflammatoire, la fluidification du sang, l’assouplissement des vaisseaux sanguins, les effets hypotenseurs légers, la prévention des plaques d’athérome, la diminution des arythmies ventriculaires et la prévention des AVC ischémiques.

Si le corps pouvait facilement synthétiser l’EPA et le DHA à partir de l’ALA, seule la source végétale d’oméga 3 suffirait pour combler ses besoins. Cette conversion doit en fait être effectuée par des enzymes hépatiques ; ces derniers sont cependant souvent désactivés ou manquants chez les personnes atteintes d’insuffisance métabolique comme les sujets âgés, malades ou intoxiqués mais aussi chez un nombre considérable de végétaliens et de végétariens dont le statut en protéines est souvent déficitaire.

Or c’est à partir des protéines que l’organisme fabrique ses propres enzymes. Faut-il aussi rappeler que la métabolisation des oméga 6, que nous consommons de nos jours en excès, monopolise ces mêmes enzymes dont ont tant besoin les oméga 3 pour transformer les ALA en EPA et en DHA. C’est la raison pour laquelle, faute de pouvoir les fabriquer soi-même en suffisance, il est avant tout capital d’aller chercher directement l’EPA et le DHA dans les graisses animales comme celles des poissons gras pêchés (sardine, maquereau, saumon, thon), des coquillages, des crustacés ou du cochon laissé en pâturage libre et se nourrissant spontanément (Pata Negra). Selon le Pr Stephen Cunnan (Université de Sherbrooke, GB), c’est la consommation de produits animaux riches en DHA, iode, zinc et fer, comme les coquillages et les poissons, qui a permis à l’homme de voir son cerveau tripler de volume en trois millions d’années. Or ces nutriments ne sont pas présents en quantité suffisante dans les végétaux pour que ce changement évolutif ait pu se faire.

Sur le plan pratique, la prise hebdomadaire de 2 à 3 x 150g de poisson de mer gras pêché (donc bio et surgelé) peut répondre aux besoins de chacun. Sinon, les compléments alimentaires d’huile de poisson feront l’affaire à raison de 1g d’EPA et de DHA/jour.