Santé / Mon herboristerie

décembre 7, 2016 0

Le noyer, un arbre royal !

En 1996, pour obtenir mon diplôme d’herboriste, j’ai présenté une thèse sur le noyer, d’une soixantaine de pages. Impossible à reproduire ici, mais à l’époque j’avais déjà recensé 59 propriétés différentes de ses diverses parties, et pas moins de 120 utilisations différentes pour se soigner. C’est donc, comme le disaient les anciens, vraiment un arbre royal.

Le Noyer commun ou Noyer royal (Juglans regia L. de la famille des Juglandacées) est un bel arbre cultivé pour son bois et ses fruits, les noix. Le noyer aime les endroits ensoleillés au climat doux, protégés des gelées tardives, avec des sols profonds riches en éléments nutritifs.
 

Le noyer, arbre asocial ?
même hostile à la vie dans les grands ensembles. Comprenez qu’il a besoin d’espace et qu’il s’active pour éloigner les autres arbres. Les biologistes ont mis en évidence que le noyer réprime toute végétation aux alentours en excrétant par ses feuilles de la Juglone, entraînée vers le sol par l’eau de pluie.
Ainsi la prétendue croyance selon laquelle s’allonger à l’ombre d’un noyer peut provoquer quelques malaises trouve peut-être une explication dans cette émission de Juglone. Les racines de noyer qui sont les plus longues de tous les arbres fruitiers, émettent une substance toxique pour les pommiers, les tomates, les pommes de terre, les poivrons et un bon nombre d’autres plantes (ne pas les cultiver à moins de 10 m).
Les feuilles du noyer, récoltées au début de l’été, servaient à réguler la glycémie, pouvaient jouer un rôle de dépuratif de la peau, et on les utilisait aussi en externe en cas de transpiration excessive des mains et des pieds. À l’époque, on utilisait aussi le brou de noix comme vermifuge, et il existait d’excellents vins de noix. J’en parle au passé, car il y a déjà très longtemps que je n’ai plus vendu une seule feuille de noyer dans mon herboristerie. Mais il reste heureusement la noix, le bourgeon et la fleur de Bach du noyer (Walnut).
Bach Walnut, l’élixir de noyer
L’élixir du Docteur Bach, Walnut, est très intéressant et je le conseille souvent car il protège de l’hypersensibilité, et aussi des influences extérieures. C’est aussi le remède du changement, lors de différents événements de la vie, un nouveau travail, un mariage, une entrée en maison de repos, un voyage, une retraite, un divorce, la ménopause, une nouvelle école, recommencer sa vie, etc. Cela nous permet de mieux nous détacher du passé et d’aller vers l’avant.
Ce remède peut servir aussi à ceux qui sont extrêmement influençables. On retrouve la liberté de mieux diriger notre vie, sans subir l’influence des médias, des différentes manipulations et des opinions des autres.
Être libre et suivre sa propre voie. C’est aussi un briseur de chaînes, casseur de sort… dans mes consultations, on voit pas mal de gens hypersensibles. Je conseille alors : quatre gouttes quatre fois par jour, si possible au même moment. Je me souviens que ma fille, qui était toute petite à l’époque, a senti une grosse araignée tomber sur sa tête et puis descendre sur elle. Elle était terrorisée et est devenue hypersensible aux araignées. Je lui ai donné Mimulus, pour la peur, Aspen pour l’angoisse, Rock rose pour la peur panique et bien sûr Walnut, le remède de l’hypersensibilité. Dans certains cas, les fleurs de Bach sont irremplaçables. Il a fallu quelques mois pour que cela rentre dans l’ordre.

 
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Le bourgeon de noyer
Il a plusieurs rôles : au niveau digestif, quand il y a des ballonnements, avec tendance à la diarrhée. Il a une action sur le pancréas (inflammation), une action aussi sur le foie, et dans le diabète de type deux.
Au Moyen Âge, il était considéré comme anti-scrofuleux, donc il peut agir sur les problèmes de peau, puisque le bourgeon concentre les effets des différentes parties.
Mais il y a une exploration à faire sur le bourgeon de noyer : le psychisme. Notamment, pour améliorer la qualité du sommeil. À l’époque, j’ai fait réaliser un bilan des oligo-éléments présents dans le bourgeon de noyer. On en trouve toute une série, notamment du calcium, du magnésium, du phosphore, du potassium, du zinc, mais surtout beaucoup de manganèse et de cobalt.
Or le Docteur Binet, dans son livre Oligo-éléments et oligothérapie paru aux éditions Dangles, signale le manganèse-cobalt comme modificateur de terrain de toutes les dystonies neurovégétatives, ce que je rencontre souvent dans mes consultations : anxiété, émotivité, crampes, troubles digestifs, ulcères, colites, variations de la tension etc. Alors on pourrait faire une cure de bourgeon de noyer lorsque l’on subit beaucoup de stress, et que ce dernier nous donne toute une série de troubles physiques.
Ce qui pourrait expliquer les bienfaits parfois surprenants du bourgeon de noyer. Le noyer est un arbre solitaire. Il vaut donc mieux le prendre seul, comme le signale la nature. Ceci au niveau phyto-sociologique. Une dizaine de gouttes de macérât mère pour aller dormir serait pas mal du tout, car en même temps, on améliorerait sa qualité de sommeil.
La noix
Le fruit du noyer est une drupe, entourée d’une enveloppe épaisse et charnue appelée brou. En général, on récolte les noix de septembre à novembre suivant les endroits. Le brou de la noix s’ouvre et celle-ci tombe. C’est alors le bon moment pour la faire sécher, si on veut la conserver. Une noix de bonne qualité, c’est une noix vite ramassée, bien séchée et ayant un cerneau clair. Bien évidemment, dans le commerce, il vaut mieux un label garanti bio. Le docteur Michel de Lorgeril, dans son excellent livre Prévenir l’infarctus, aux éditions Souccar, déclare p. 334 : « La noix présente un profil nutritionnel qui en fait presque un médicament, un cadeau du bon Dieu ».
Effectivement, la noix contient un complexe de vitamines et de minéraux, comme la B1, B2, B3, B5, B6, B9, C, E, potassium, magnésium, calcium, phosphore, manganèse, cuivre, fer, zinc, sélénium, 15 g de protéines par 100 g, avec des acides gras essentiels : les fameux oméga 3 ou acide alpha-linolénique, dans un rapport idéal entre les oméga 6 et les oméga 3.
Elles sont riches en sérotonine (neurotransmetteur du système nerveux), mélatonine (régulateur de l’hormone de sommeil), arginine (qui agit comme vasodilatateur naturel).
Toute une série d’études ont été faites sur la noix, et une étude américaine démontre par exemple qu’en manger 30 g par jour permet de réduire le risque de cancer colorectal. Une autre étude sur les problèmes cardio-vasculaires démontre que le risque de décéder est réduit de 25 % par rapport aux non-mangeurs de noix. Et 10 % en moins de risque de mourir des suites de cancers ! Une étude sur les souris a démontré moins de tumeurs du sein.
Les risques de diabète diminuent aussi. Selon des chercheurs de l’école de santé publique de Harvard, le risque de souffrir du diabète de type deux a diminué de 30 % chez les femmes qui ont consommé des noix à raison de cinq fois par semaine, comparativement à celles qui n’en consommaient jamais. Ces données sont tirées de la Nurses’ Health Study.
La réduction de la mortalité est importante. Manger des noix a un impact comparable aux autres facteurs qui améliorent la qualité de la vie, comme par exemple l’exercice physique qui permet de limiter l’obésité. Une autre découverte récente : les noix modifient la flore intestinale dans le bon sens pour une action protectrice contre le cancer. Elles retarderaient aussi l’apparition de la maladie d’Alzheimer en ayant une action sur les plaques de bêta amyloïde.
Il y a bien d’autres études… impossible de les citer toutes. Déjà en 1996, une étude prouvait une réduction de la moitié du taux d’infarctus et de crises cardiaques chez les 26.000 personnes qui consommaient des noix cinq fois par semaine.
L’avez-vous remarqué ? La noix est un modèle réduit du cerveau. Les anciens n’avaient pas tort quand ils pensaient que la noix soignait la tête, car des artères en bon état, souples, bien dilatées, avec un taux équilibré d’oméga 3 apportent une bonne oxygénation au cerveau. De plus, je suis persuadé qu’il y a une action très bénéfique sur les connexions cérébrales. La noix apporte une mine de nutriments intéressants pour la santé d’une manière agréable, c’est un petit dessert idéal après le repas ou en entrée. Idéalement, il faut utiliser la noix en coque qui préserve d’une manière naturelle tous les nutriments.

Huile de noix
Mon ami Robert Masson recommande vivement une huile de noix pressée à 40°C, sans préchauffage, et filtrée sur papier buvard, pour préserver les fameux acides gras essentiels, notamment l’huile de noix de la marque Alvie réalisée suivant les principes du Docteur Kousmine.
Elle doit être mise au frigo pour préserver les acides gras.
Elle contient 58 à 60 % d’acide gras linoléique, 12 à 13 % d’acide gras linolénique, oméga 3 et 17 à 18 % d’acide gras oléique. Rappelez-vous une chose dans les huiles de noix : ce n’est pas la quantité mais la qualité qui compte, et l’extraction est primordiale. Il existe d’autres marques excellentes, bien sûr.
Vérifiez bien les critères. Une mention spéciale quand même pour l’huile de noix Amanprana de grande qualité aussi et qui a eu la médaille d’or pour la meilleure huile de noix vierge.
Le noyer est cultivé en France depuis l’âge de la pierre, et la culture du noyer a été réglementée en Occident par Charlemagne dans les fermes impériales… pour son importance sur la santé.
« Que ton aliment soit ton médicament », disait déjà Hippocrate, le médecin grec considéré comme le père de la médecine, il y a plus de 2000 ans.
Et plus exactement : « Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture ». C’est une vérité que l’on a complètement oubliée à notre époque, mais qu’heureusement les magasins bio ont remis à l’honneur.
Oui vraiment le noyer est un arbre royal, un arbre guérisseur ; je vous souhaite de mieux le connaître à travers cet article et de profiter de toutes ses vertus.