Et si la résilience était un état d’amour de soi instant après instant ?

octobre 31, 2022 0

La résilience, selon le Larousse, est l’aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques. « La résilience est un processus biologique, psychoaffectif, social et culturel qui, après un trauma, permet un nouveau développement psychique », d’après Boris Cyrulnik.

En physique, la résilience est la résistance d’un matériau à des chocs répétés. Et ne sommes-nous pas dans un monde troublant qui nous fait vivre des chocs répétés à travers la multitude de nouvelles dramatiques et de stress induits ?

Que faire alors pour transmuter cette énergie de peur en résilience sans tomber dans la ténacité ? Pas si simple. La première chose à faire est de ne pas confondre résilience et ténacité.
La ténacité est de tenir, tenir, tenir… encore jusqu’à ce que ça casse ! Comme un matériau qui n’a pas de conscience et que l’on force jusqu’à ce qu’il cède. On pourrait dire que la résilience est le saule qui plie sous la neige, mais ne rompt pas alors que la ténacité est le cerisier qui voit ses branches se briser une à une.

Pour plier sans se rompre, il s’agit d’ouvrir sa conscience au poids que nous portons sur nos branches. De plier doucement pour se redresser parfois brutalement, mais vigoureusement, épuré de la charge inutile. La conscience est la sortie de l’endormissement.

Quand nous vivons des situations engendrant des stress violents, la première étape est le DéNI. Ne pas vouloir y croire, ne pas accepter la réalité… « Non, ce n’est pas possible, ils ne vont pas doubler nos factures d’énergie ! » 

Cette phase peut, dans certains cas, être longue, voire très longue, parce que le cerveau reptilien est tétanisé par des menaces qui touchent notre survie. Nous réagissons comme des animaux traqués. Et ce déni dure peut-être jusqu’à l’arrivée des premières factures… et là, arrive l’étape de MARCHANDAGE, on cherche des solutions : « Non, je ne payerai pas, j’aurais dû mettre des panneaux solaires, je vais faire l’hiver au bureau pour ne pas chauffer chez moi, etc. »

Puis à la deuxième facture qui n’est pas doublée, mais quadruplée… voire plus, c’est l’émotion qui prend le dessus. La conscience de la réalité et LE TOURBILLON ÉMOTIONNEL avec la colère, la peur, la tristesse, la défiance aussi…

On se sent impuissant et les émotions nous submergent.

Toute nouvelle information engendre des émotions et on ne voit pas la possibilité d’en sortir.

Et puis à un moment, on n’a plus de force et on passe par une phase d’APATHIE plus ou moins longue. C’est le « À quoi bon… » le défaitisme dans lequel certains s’engouffrent sans avoir d’outils pour s’en sortir. C’est un état de somnolence passive et triste.

Cette phase durera d’autant plus longtemps qu’on n’aura pas travaillé sur soi ni appris à s’écouter…

Mais si nous sommes à l’écoute de nos émotions et de notre corps, nous allons percevoir qu’il est temps de nous reprendre et de cesser rapidement cette phase d’égarement. Il sera utile de demander de l’aide (professionnelle ou amicale) et de créer un réseau de personnes motivées par la recherche de solutions constructives plutôt que guerrières.

Alors, vient seulement le début de la phase de RéSILIENCE, cet état de création intérieure où l’impuissance se transmute en curiosité, apprentissage, partage, joie de créer du nouveau…

Pendant la première partie de cette dégringolade émotionnelle, c’était le cerveau reptilien tétanisé par la peur et le limbique embourbé dans ses émotions qui étaient aux commandes.

Et si pour sortir de l’état d’apathie nous mettions l’amour aux commandes ? L’amour de soi, de la vie, de nos proches va nourrir l’envie d’agir et de chercher des pistes et des ressources créatives. C’est la partie du néocortex dans le cerveau qui se réactive et retrouve sa capacité de penser, de créer, d’être dans la vie plutôt que la survie.

À un moment, on aura trouvé des alternatives et nous aurons la joie et la fierté de nous sentir grandis d’avoir traversé cette crise.

Je ne sais pas quelles solutions nous trouverons ensemble, mais je sais qu’il y en a. Je sais que le secret de cette période est de transmuter les menaces en opportunités. 

Comme ma grand-mère qui a vécu la guerre 40-45 disait que c’était la plus belle période de sa vie, je me suis interrogée de savoir ce qu’elle y avait trouvé. Pour elle, ça a été une opportunité d’être en lien avec les gens qu’elle aimait, de créer des solidarités nouvelles, d’oser cacher l’allié dans le grenier alors que l’ennemi réquisitionnait son living… C’était cacher des jeunes et se sentir utile à une grande cause humaniste et sans y chercher de la reconnaissance. C’était vivre en conscience avec une intensité nouvelle où toute opportunité était célébrée dans la gratitude.

Alors oui, nous sommes obligés de sortir de notre zone de confort, mais nous ne sommes pas obligés d’en souffrir.
Carl Gustav Jung nous disait « Tout ce à quoi l’on résiste persiste et tout ce que l’on embrasse s’efface. » Même si nous ne sommes pas d’accord avec ce qui nous est imposé, voyons comment nous pouvons nous dépasser… non pas pour subir et se soumettre, mais pour choisir en conscience ce qui est juste pour nous.

Et si la résilience était un état d’amour de soi instant après instant ?

C’est l’unique et indispensable ressource pour garder l’énergie d’action aux commandes et mettre notre cerveau qui pense avec discernement aux commandes de nos décisions.

La tête au service du cœur.

Jean-Yves Leloup nous dit :

« Vérifiez : comment êtes-vous, avec, ou sans amour ?
Là, dans le quotidien, celui de la maladie, de la souffrance ou de l’absurdité ou celui de la santé du plaisir ou du bien-être ?
Qu’importe ce qui nous importe tant ; il n’y a que l’Amour qui nous rende plus vivant, plus conscient et plus libre… “Quand on n’a que l’Amour”, que nous reste-t-il ? Il nous reste tout… »

Prenez soin de vous avec Amour.

La métaphore du kintsugi

Le kintsugi est un art ancestral japonais de réparation des porcelaines et des céramiques. Apparu à la fin du XVe siècle, il consiste à réparer et à sublimer les cassures et cicatrices par des jointures en or. 

Ainsi les blessures de la vie et le chemin de la vie vivent-ils au grand jour. Cette sagesse implique que non seulement on panse ses blessures, mais on les magnifie en conscience avec de l’or. Isabelle Wats organise avec Caroline Viaene un atelier « J’ai pas d’bol mais je m’répare » ou le coaching de résilience et l’art du kintsugi le 20 novembre à la péniche l’Âme Agit à Namur www.isabellewats.com/événements