Sylvie Droulans, le zéro déchet: Une passion nommée ConsomAction
Sylvie Droulans a relevé le défi de se limiter, en 20 mois, à deux petits litres de déchets !
Tout cela dans une famille de quatre personnes avec un chat et un chien. Une réussite pour celle qui est aujourd’hui devenue « happy coach » en changement zéro déchet, blogueuse, conférencière, auteure, experte en zéro déchet, fondatrice de la première Académie Zéro Déchet et… même comédienne à travers un seule-en-scène, « La Revanche du lombric ». Rencontre.
Sylvie Droulans, comment le zéro déchet a-t-il débarqué dans votre vie ?
Tout cela est parti d’un ensemble de constats que j’ai voulu défendre et solutionner. Ma famille est zéro déchet depuis 2015, mais nous étions déjà très engagés auparavant. Nous sommes passés d’un ou deux sacs-poubelle par semaine à un bocal, puis plus rien ou presque. Nous avons avancé pas à pas, car ce passage au zéro déchet ne se fait pas du jour au lendemain.
Chaque achat amène à s’interroger : ce produit est-il réellement utile ? Est-il en adéquation avec le respect de la terre et de l’humain ? J’ai créé un blog, zérocarabistouille.be, afin de donner des trucs et astuces autour du zéro déchet, mais aussi des adresses où l’on peut trouver du vrac…
Tout cela vous a ensuite amenée à lancer le réseau ConsomAction…
Oui, j’ai répertorié l’ensemble des magasins qui proposaient du vrac et du zéro déchet sur mon blog. Cela m’a donné l’idée de les mettre en lien afin de faire émerger une énergie positive.
Ce désir a donné naissance au réseau ConsomAction, qui réunit aussi les commerces locaux, l’Horeca, et tous les acteurs du zéro déchet, de près ou de loin. Un deuxième objectif est de fédérer l’association pour défendre les droits et les besoins des acteurs concernés. Cela m’a amenée à effectuer des plaidoyers auprès du politique, des autorités publiques, etc., afin que certaines lois qui ne sont plus adaptées à notre réalité soient supprimées.
Tout cela exige énormément de patience, mais à force de temps, on finit toujours par obtenir des résultats. La troisième action du réseau est la visibilité des acteurs via une communication plus large face aux grosses marques qui s’approprient des termes tels que « local » ou « éthique », « de saison » alors que l’on ne trouve rien de cohérent derrière leur façade soi-disant verte. Le but est aussi de former les acteurs à mieux utiliser les réseaux sociaux pour se faire connaître, à savoir approcher la presse, à organiser des portes ouvertes, etc.
Les portes ouvertes vous tiennent particulièrement à cœur, pourquoi ?
Parce qu’elles permettent au public de rentrer en contact avec les acteurs locaux et zéro déchet et de se rendre compte, par la discussion, de la valeur de leurs produits par rapport à ceux des
supermarchés. En Belgique, on devrait être plus fiers de ce que l’on produit, on n’est pas assez « chauvins ». Il est temps de comprendre qu’une carotte qui provient d’un producteur local a beaucoup plus de valeur qu’une carotte qui a poussé à l’autre bout du monde, et ce, malgré son prix qui sera peut-être légèrement plus élevé.
Vous avez également fondé la première Académie Zéro Déchet pour accompagner celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure…
Oui, l’humain n’est pas naturellement enclin à modifier
ses habitudes… Il a parfois besoin d’un petit coup de boost. C’est précisément la mission de cette Académie via le programme d’accompagnement de quatre mois pour avancer vers le zéro déchet. Je réalise que si j’avais à l’époque eu accès à un tel programme, j’aurais été beaucoup plus vite pour atteindre mes objectifs…
Vous avez en outre monté un spectacle sur le sujet, « La Revanche du lombric », un seule-en-scène
« qui descend les poubelles »…
Oui, il s’agit d’une comédie décalée qui nous déculpabilise face aux contradictions de notre société actuelle. Un matin de novembre 2015, en sortant ses poubelles, mon personnage a pris conscience de l’empreinte écologique de ses déchets et a décidé d’embarquer toute sa famille dans l’univers inconnu du zéro déchet. Un voyage spatio-temporel
commence alors… Toutes les dates du spectacle se trouvent sur le site :