Pieter-Jan Lint : «Le vegan est la cuisine du futur…»

septembre 6, 2018 0

Pieter-Jan Lint, un jeune Gantois de 31 ans, est un créateur de saveurs végétales visant une succulence (au moins) égale à la cuisine « traditionnelle ». Son credo ? Le respect de la planète, de l’environnement et de l’humain dans un esprit « holistique » passant par l’assiette.

Pieter-Jan Lint, comment est née votre passion pour la cuisine ?
Dès l’âge de 15 ans, j’ai travaillé comme étudiant dans les restaurants… Puis, j’ai entamé des études en sciences et informatique, que j’ai arrêtées à 20 ans pour me consacrer à ce qui me passionnait réellement : la cuisine !

J’ai travaillé dans de nombreux types d’établissements : cuisine française classique, nouvelle cuisine, cuisine moléculaire, cuisine asiatique…

Vers l’âge de 24 ans, j’ai commencé à me demander d’où provenaient les produits, quel impact ils avaient sur notre santé et sur l’environnement… Peu à peu, je me suis tourné vers des produits bio et des herbes du jardin dans mes préparations.

Je me rendais aussi chez le fermier du coin pour connaître le circuit des aliments…

Puis, j’ai pris des cours de nutrition afin de mieux connaître l’impact des aliments sur notre santé… La machine se mettait doucement en route.

Vous avez ensuite décidé d’aller plus loin…
Oui, exactement… J’ai eu envie de transmettre le fruit de mes connaissances. J’ai démarré des workshops pendant mes jours de congé.

Mon but était – et est toujours – d’apprendre aux participants à cuisiner sainement de façon créative.

Je suis devenu végétarien puis, un peu plus tard, vegan, comme ma compagne Carmen. J’ai aussi commencé à être sollicité pour réaliser des dégustations chez les particuliers et les entreprises.

J’ai donc endossé le rôle de chef privé… Puis, j’ai démarré une activité de consultant pour améliorer les cartes des restaurants dans une optique plus saine et plus durable.

Tout cela m’a amené à m’installer comme indépendant.

Selon vous, les végétaux constituent l’alimentation du futur… Pourquoi ?
Parce que c’est celle dont l’empreinte écologique est la plus faible, celle qui respecte le plus la planète et l’humain.

C’est juste une question de bon sens. Après la Seconde Guerre mondiale, les gens ont commencé à se nourrir de lait et de viande… Or, cette alimentation est entrée dans nos mœurs et dans notre culture alimentaire à notre insu.

Elle n’est pourtant plus d’actualité… On a beau le savoir, les vieilles habitudes ont la dent dure. Ma contribution à un monde meilleur est de montrer qu’il existe une cuisine vegan, respectueuse de l’environnement et de l’homme, qui est aussi savoureuse, créative et goûteuse que la cuisine traditionnelle. De plus, l’homme n’a pas mangé de produits chimiques pendant des milliers d’années.

Il y est aujourd’hui confronté en permanence pour de simples questions de rentabilité, qui n’ont rien à voir avec le respect de sa santé !

Quel est le profil des participants à vos workshops ?
Il y a environ 70% de femmes et 30% d’hommes…

La moyenne d’âge tourne autour des 30-40 ans… On y trouve de jeunes parents, des gens qui prennent conscience que notre comportement alimentaire a un prix, dans le bon comme dans le mauvais sens, selon ce que l’on mange.

Comment vous nourrissez-vous personnellement ?

Le matin, je mange peu : du pain de seigle, un smoothie, un jus frais… à midi, j’aime manger davantage : beaucoup de légumes, des graines, du quinoa, du soja, du tofu, des algues… J’évite vraiment les plats préparés, je cuisine tout moi-même. Vers 16h, je privilégie des crackers avec des graines de lin accompagnés de houmous, ou encore des dattes, des barres énergétiques maison…

Enfin, j’essaie de souper avant 18 ou 19h, afin que le foie ait le temps nécessaire de faire son travail jusqu’au lendemain matin. Le foie est en effet un grand purificateur de notre organisme et il y a lieu d’y prêter attention. Je favorise, en fin de journée, les soupes miso aux légumes, les petits pot-au-feu de légumes, les salades en été…

Il faut être créatif lorsqu’on est vegan, mais comme cela fait 16 ans que je m’amuse avec ce type de produits, c’est désormais pour moi un jeu d’enfant…

Pouvez-vous nous donner quelques astuces pour manger équilibré en suivant votre philosophie ?
Tout d’abord, il faut savoir que l’on peut toujours cuisiner ensemble des légumes de la même saison avec un peu d’huile d’olive, de sel et de poivre. Ils s’associent toujours merveilleusement bien…

La nature est bien faite ! La cuisson est également importante. Je recommande de cuire à feu doux en laissant le temps au temps… La slow food fait partie de mes habitudes… Les odeurs de cuisson témoignent également de ce que l’on a perdu dans l’assiette… De quoi abandonner la cuisson à feu vif.

D’où tirez-vous votre inspiration ?
De tout, partout, tout le temps… Par exemple, lorsque je me promène dans la nature, un simple pissenlit peut me donner plein d’idées… J’imagine un coulis avec ses feuilles, sa fleur en gelée ou en sorbet… Je suis également des cuisiniers de talent sur le web, et m’inspire de leurs meilleures recettes. Je regarde enfin des documentaires sur le sujet…

Cette passion m’accompagne dans chaque geste de la vie.

Quels sont vos projets ?

Je compte lancer, endéans l’année, un resto vegan gastronomique qui rivalise avec les étoilés, avec ma compagne Carmen. Notre objectif sera de montrer les possibilités vegan, que ce soit en termes de goût, de techniques ou de couleurs…
Notre but est que nos clients ressortent de chez nous les papilles comblées et le corps heureux…

Vous nous livreriez deux de vos spécialités ?
Bien-sûr ! La première a été baptisée « Ceci n’est pas une coquille », car elle ressemble à s’y méprendre à une coquille Saint-Jacques. Il s’agit en réalité d’un champignon (le plus grand des pleurotes) que l’on coupe en deux, avant de le laisser mariner une nuit avec des algues, du citron, et du sel. Enfin, on le poêle, avant de le déguster.

La seconde offre aux carnivores la saveur de la viande sans viande.
Il s’agit là aussi d’un très gros champignon (de la variété Portobello), que l’on fait griller dans un jus de miso, avec une mousseline de pommes de terre, du curcuma et de ail.

Bonne nouvelle !
Pour le plaisir de tous nos lecteurs (et le nôtre aussi !), à partir du mois prochain, Pieter nous ravira les papilles avec de délicieuses recettes mensuelles !

www.pieterjanlint.com