Aux confins de l’ostéopathie… La méthode Poyet

octobre 2, 2015 0

L’ostéopathie énergétique douce, ostéothérapie, poyethérapie ou thérapie manuelle informationnelle, tout ces noms regroupe une seule et même technique la « méthode Poyet », née d’un chercheur vigoureux : Maurice Raymond Poyet. Sa quête infatigable, sa sensibilité manuelle extrême et sa simplicité lui ont permis de laisser son nom à cette méthode ; en s’appuyant sur ses solides connaissances en kinésithérapie, ostéopathie « structurelle/traditionnelle » et enfin en médecine traditionnelle chinoise.
 
Le fruit de toutes les recherches de Maurice Raymon Poyet aboutit à une ostéopathie remaniée, fondée sur la structure du crâne et de ses corrections faites par le biais du sacrum*. Il établit alors toutes les autres correspondances avec le reste du squelette et y intègre des notions plus énergétiques issues de l’acupuncture. La spécificité de cette méthode est très caractéristique de sa douceur. En effet, elle n’inclus à aucun moment « le craquement osseux ».
On la dit douce, pertinente, déconcertante de légèreté tactile et pourtant le qualificatif de puissance corrective s’y apparente. Cette particularité permet par la même occasion, d’agir tout en douceur sur les enfants, les personnes sensibles aux manipulations par craquement, les personnes avancées en âge. En ostéopathie, au sens large du terme, les enseignants de techniques crâniennes aiment utiliser la phrase culte : « aussi léger que les ailes d’un papillon », pour expliquer aux étudiants l’intensité qu’ils doivent utiliser avec leurs mains pour certaines techniques. En ostéothérapie Poyet, cette phrase résume toutes les techniques utilisées par le thérapeute.
 

Le mouvement/ mécanisme respiratoire primaire (MRP)

 
Également très souvent utilisé en ostéopathie…mais me direz vous, qu’est ce que c’est que ça ? C’est un mouvement involontaire et rythmique, tout comme la respiration pulmonaire : inspirationexpiration, et donc indispensable au bon fonctionnement du corps. Ce mécanisme se met en place bien avant la naissance, in utéro, et donc bien avant la respiration pulmonaire. Le MRP est un mouvement infime, certes, invisible à l’œil nu, mais très perceptible pour une personne sensible, attentive et entraînée. Il parcourt l’ensemble du corps (os, organe, viscères…) et prend son origine au crâne, expliquant pourquoi un ostéothérapeute Poyet commence toujours la séance par un bilan au niveau du crâne, et également pourquoi son touché doit être si doux, subtil et précis.
Comment se déroule une séance ? Lorsque l’on vient pour la première fois en « Poyet », c’est assez déroutant, surtout pour celui qui observe le binôme patient/thérapeute. Les phrases que j’entends souvent au cabinet sont : « c’est étrange, on a l’impression que vous ne faites rien ! et pourtant je sens que ça bouge dans mon corps » ou « on ne dirait pas que c’est aussi puissant ».Effectivement, on ne voit aucune « manipulation ». Dans un premier temps, le thérapeute inspecte le crâne du patient avec ses doigts, vérifie et complète les informations au bassin. Passant de la tête aux pieds, revenant au bassin, touchant avec légèreté et rapidité des points bien ciblés ; agissant comme un pianiste qui fait ses gammes. Au bout de quelques instants, le relâchement musculaire se fait sentir, s’installe une agréable sensation de libération, d’apaisement des tensions. Avançant, dans la thérapie comme si on ouvrait des poupées russes qui s’emboitent les unes dans les autres.
On vérifie l’harmonie des mouvements ou on « écoute » la réponse du corps à une information ou à une correction faite. On parle de limitation dans le mouvement d’un os, d’un organe… par rapport à sa physiologie de santé. Cette micro mobilité dé- pend de l’équilibre d’un tout. On ne peut considérer un genou, sans parler de la jambe et de la cuisse, qui elles même font parties d’un tout : le membre infé- rieur, qui ce dernier s’articule avec le bassin, relié à la colonne vertébrale, qui elle ; remonte et est directement en lien avec le crâne ! Il en est de même pour un estomac qui fait parti d’un tout : le système digestif !…
 

L’objectif en Poyet est de rendre la liberté du mouvement,

 
Le patient peut alors ressentir à nouveau sa capacité de mouvement, tant au niveau local, qu’au niveau global. Car, comme nous l’avons vu juste avant, il n’existe pas de mouvement individualisé mais localisé au milieu d’un tout, d’où ces effets sur l’état général du patient. On est à l’écoute des différents rythmes du corps (respiratoire, MRP, crânien, viscéral…), cherchant tout déséquilibre et son origine pour rétablir la physiologie, dans le doux respect palpatoire. Cette pratique demande concentration et précision afin de déterminer l’origine du trouble. J’appelle également au ressenti de la personne, afin que nous « travaillons » ensemble sur elle. C’est un échange, une prise de conscience pour certain(e) de leur corps, des mouvements qui les font avancer. Les indications principales rencontrées sont les problèmes de dos (lombalgie, raideur de nuque, sensation de barre dans le dos, douleurs dans le bas du dos en se relevant/ s’asseyant…), les douleurs ostéo-articulaires et musculaires (tendinite, suite d’entorse ou de fracture, tensions des trapèzes…), les douleurs de type sciatique, névralgie cervico-brachiale, les céphalées, migraines, vertiges…
N’oublions pas que la douceur de cette technique s’adapte parfaitement aux deux âges extrêmes : personnes âgées, dont la sensibilité peut être un frein à toutes thé- rapies manuelles ; et les enfants, dès leur naissance (régurgitation/ reflux gastro-œsophagien, problème de sommeil, d’hyperactivité, colique…). Expliquons brièvement que chaque contractions, lors d’un accouchement « normal » sans complication, représentent 30 à 40 kg de pression sur le crâne d’un enfant ; permettant ainsi de mieux comprendre certains torticolis, tensions et compressions crâniennes, qui influencent la globalité physiologique du corps du nourrisson. Aidant aussi les jeunes mamans suite à leur maternité, qui peut laisser des douleurs du coccyx, du pubis, et de l’ensemble du bas du corps, ainsi que des baby blues qui durent dans le temps…
 

Le temps d’une consultation est d’environ une heure.


En moyenne, il faut compter une à deux séances, mais ceci pouvant fluctuer en fonction de la complexité, de la longévité du problème, et de la sensibilité de la personne. Pour conclure sur l’esprit qui règne dans cette méthode ; j’aime à lire ces quelques lignes du livre de Mr Poyet, qui me rappelle à chaque fois, que nous, thérapeutes manuels, sommes un des maillons de la chaine dans la thérapie d’une personne : « On accompagne au gré de ses réactions le patient sur le chemin du retour à l’équilibre. Le patient, par sa demande d’abord puis par ses réactions, «appelle» notre action. Et c’est toujours lui qui gère notre intervention. Il faut être conscient de ce dialogue et savoir garder humblement un rôle d’assistance. On l’accompagne, on ne doit pas le provoquer, le pousser conformément à nos conceptions, dans nos normes théoriques, mais l’aider à progresser lui-même, à sa vitesse, à sa manière, vers son équilibre à lui.» Je reste persuadée qu’une passion réside en chacun de nous, personnellement je l’ai trouvé c’est la méthode Poyet !