L’Aronia Superfood local
Gourmand l’été, flamboyant à l’automne… Non content de fleurir les haies et d’attirer un tourbillon de joyeux oiseaux, il ajoute de la couleur dans nos assiettes et des années heureuses à nos vies … Laissons-nous subjuguer par l’aronia melanocarpa !
Du grec melanos (noir) et karpos (fruit), ce buisson enchanteur nous offrira en effet chaque été ses merveilleuses petites baies noires, dont la saveur se rapproche de celle du cassis et des airelles. Les baies se consomment de préférence séchées, ce qui équilibre leur goût acide. Le nom anglais : « chokeberry » raconte la surprise des colons qui, les ayant goutées fraîches, furent saisis par l’intensité des sensations d’amertume, astringence et acidité concentrées dans ce petit fruit présenté en grappes légères.
Originaire d’Amérique du nord, cette baie était considérée par les amérindiens comme dotée d’une grande valeur nutritive et médicinale. C’était même un adjuvant de choix au fameux « Pemmican », recette typique à base de graisse animale, de moëlle et de viande séchée réduite en poudre. Un précieux plat de survie pour les longues expéditions, fortifiant et pratique à la fois, puisqu’il ne moisit pas et a la réputation de pouvoir se conserver des dizaines d’années, voire plus !
L’aronia est cultivé en Russie depuis plus d’un siècle et ses fruits ont été consommés avec enthousiasme dans les pays de l’est de l’Europe, avant de gagner progressivement nos contrées. Actuellement, la plus grande partie de notre consommation est produite en Suisse où le climat convient particulièrement bien.
Car oui ! Faites de la place dans votre placard à superfoods pour cette petite baie aux scores très honorables : valeur ORAC (indice de pouvoir antioxydant) cent fois supérieure à la framboise et taux de vitamine C très élevé. Dotée d’un très bel équilibre nutritionnel, même si, de manière spécifique, elle se laisse devancer par des pros du record (açaï pour l’ORAC, acérola pour la vit. C), l’aronia présente l’avantage de ne pas devoir traverser la moitié de la planète avant d’atterrir dans nos smoothies de jouvence. Un argument qu’on ne peut plus négliger.
Ses bienfaits sont principalement liés à une teneur extraordinairement haute en anthocyanes (plus que l’açaï ou le bleuet). Cet antioxydant est un protecteur cellulaire hors pair lorsqu’il s’agit de neutraliser les radicaux libres. La consommation d’aronia permet d’améliorer la circulation sanguine, de diminuer le taux de mauvais cholestérol, d’améliorer l’élasticité des parois veineuses et de normaliser la tension artérielle.
Des effets bénéfiques sur la glycémie, associés à une action anti-inflammatoire et préventive des lésions des micro-vaisseaux en font une amie utile en cas de diabète de type 2.
« Relevons également que l’aronia est un bon capteur des métaux lourds, tels que le strontium et le cadmium, et que des préparations à base d’aronia ont été données aux personnes qui travaillaient sur le site de Tchernobyl ». De plus, la littérature médicale mentionne des effets protecteurs sur les cellules du foie ainsi que des effets préventifs des cancers du sein et du colon.
L’intérêt de rajouter une nouvelle baie à son placard déjà bien fourni ? Chaque fruit, qu’il soit super riche en vitamine C, flavonoïdes, ou autre nutriment de compétition, présente un profil biochimique unique. Plus diversifiée sera votre assiette, plus large sera la gamme des bienfaits, tout simplement !
Attention cependant aux éventuelles interactions médicamenteuses : tout comme le pamplemousse, l’aronia influence le système enzymatique du foie. Comme toujours, dans les cas particuliers, renseignez-vous avant d’entamer une cure.