Faire son pain soi-même pour faire des économies ?
Avec la hausse des prix, faire son pain soi-même vaut-il vraiment la peine ? J’ai mené l’enquête pour vous, en me basant sur les critères suivants : peut-on faire soi-même un pain qui est bon pour la santé, qui a bon goût, qui est bon marché et qui n’est pas trop compliqué à préparer ?
Côté santé, il n’y a rien de tel que le pain 100% levain. Contrairement à la levure, le levain va permettre de prédigérer les composés antinutritionnels des céréales ainsi que le gluten, tout en faisant baisser l’indice glycémique. L’appellation « pain au levain » n’est pas protégée en Belgique et peut donc aussi bien désigner un pain 100% levain, un pain à la levure et au levain ou encore un pain à la « poudre de levain ». Or, seul un pain fermenté lentement grâce aux multiples bactéries et levures du levain bénéficie des atouts nutritionnels et gustatifs du levain.
Côté farines, on vise au moins des farines semi-complètes, pour l’apport bénéfique en fibres, et bio car les pesticides sont concentrés dans les enveloppes des grains. Enfin, retenez que les pains au levain se conservent mieux et sont plus faciles à trancher. Côté prix, le pain au levain c’est de la farine, de l’eau et du sel. Tout repose donc sur la farine qu’on va choisir, idéalement d’un moulin local et de préférence avec une mouture sur meule de pierre. Faire son propre levain est possible, mais c’est encore mieux d’hériter d’un levain performant et tout comme le kefir ou le kombucha, le levain qui se multiplie à l’infini, se transmet avec plaisir. Avec des farines à partir de 5€ les 3kg et une charge énergétique de 10 à 15 centimes pour une heure de four, on peut dire que faire son pain soi-même est économique.
Côté fabrication, il faut sortir son levain du frigo 2-3 jours à l’avance et le « rafraîchir » jusqu’à ce qu’il soit suffisamment actif. Après un pétrissage manuel court et doux, il y a une phase de « pointage » où l’on donne quelques rabats à la pâte pour la tonifier, ce qui demande d’être présent. Puis elle va reposer quelques heures (ce qui permettra de vaquer à ses occupations) avant de passer au four. Les techniques vont vraiment varier d’une recette à l’autre mais ce qu’il faut retenir, c’est que faire son pain au levain repose surtout sur une bonne organisation qui peut tout à fait s’intégrer dans une routine. Pour débuter, faire son pain dans des moules, c’est l’assurance d’éviter des ratés qui seraient décourageants.
Enfin, côté goût, que dire ! Quel bonheur de faire son propre pain, j’ai été vraiment surprise et enchantée par la qualité gustative d’un « bête » pain de base et quelle fierté de faire son propre pain ! Pour moi, tous les critères sont donc réunis pour ne pas se décourager et rien n’empêche d’alterner un achat en boulangerie avec un pain maison pour varier les plaisirs !
Pour soutenir nos farines locales, quelques bonnes adresses : Moulins de la Baronne, de Montigny, de Vencimont, d’Odeigne, fermes de Corioule, Baré, de la Grange, de Habaru, du Hayon, Graines de curieux, Histoire d’un grain, Flietermolen. Mais il y en a certainement d’autres !
Pour apprendre:
J’ai eu la chance de faire mon apprentissage avec Lise Penne de l’Annexe – Boulangerie (Ciney), un atelier très didactique qui met en valeur le bio et le local. Lise vous livre ses critères pour choisir un atelier pain au levain : « Choisissez un atelier ouvert à tous les publics, qui propose une technique simple, avec un minimum d’équipement (comme chez soi). Vous pourrez ainsi répéter facilement les opérations à la maison (et éviter tout découragement). Enfin, prenez le temps (c’est l’ingrédient essentiel d’un bon pain au levain), et optez pour un atelier qui vous permet de vivre toutes les étapes de panification. On ne fait pas du pain au levain en 3 heures…»
L’Annexe – Boulangerie 0474 39 33 37