La biosphère: pas juste du bio… du bio juste!
La Biosphère fait partie des « vrais de vrais » sur le marché du bio. Son dernier slogan est d’ailleurs «le bio ne suffit pas!», qui résume parfaitement son esprit. «Le bio, c’est plus qu’un label, c’est un esprit incluant le social, le respect de l’individu et de la planète», clament en chœur les responsables.
La Biosphère n’est pas un magasin bio comme les autres. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment un magasin, mais plutôt un marché couvert. C’est d’ailleurs par le marché que tout a commencé. « Au départ, il y a 30 ans, le fondateur de Biosphère faisait les marchés bio à Wavre, Louvain-la-Neuve, Uccle… En 1998, il a décidé de se mettre à l’abri dans un hangar de 1250 m2. Il a tout de même conservé sa roulotte à fromages qu’il a transférée ici », explique Anne Lemineur, propriétaire et gérante de La Biosphère.
L’art du slalom
Pour les « authentiques » défenseurs du bio, l’époque actuelle est complexe. En effet, le bio pèse de plus en plus dans la balance économique. De fait, les industriels s’y infiltrent sournoisement mais sûrement, appâtés par la manne financière en jeu.
« Le ‘vrai’ bio, c’est plus qu’un produit labellisé sans engrais chimiques ni pesticides, explique Baudouin Deru, co-gérant, avec Kayvan Sadraee. C’est aussi un contexte social et un respect du vivant, sous toutes ses formes. La permaculture, par exemple, fait partie de ce mouvement. Mais aujourd’hui, le bio est récupéré par les financiers, les fausses coopératives et les supermarchés dont l’objectif est la rentabilité. Sans parler de certaines marques phares rachetées par de grands groupes ayant notamment des intérêts communs avec Monsanto, que nous combattons. Nous essayons de les remplacer par d’autres produits quand c’est possible. »
Anne Lemineur d’ajouter : «Notre job consiste aujourd’hui à slalomer entre les articles équitables, tout en demeurant dans la dynamique des clients, et en privilégiant les circuits courts et directs… Nous jonglons entre ces différentes données. Cela nous amène à nous réinventer sans cesse. La question, lorsque nous sélectionnons un produit, est toujours ‘quel système vais-je nourrir ?’»
Circuits courts et directs
La Biosphère fait la différence entre « circuits courts » et
« circuits directs », tout en privilégiant les deux. « Nous favorisons toujours les productions européennes. Mais s’il n’en existe pas, nous nous dirigeons alors vers le circuit direct, c’est-à-dire sans intermédiaires.
Pour les bananes fifi, par exemple, nous faisons appel à un intermédiaire qui fait vivre des familles burundaises qui cultivent leurs bananes elles-mêmes dans leur jardin et vivent de leur production. Il s’agit donc aussi d’un projet social. D’une façon générale, nous cherchons toujours à créer une relation humaine et personnalisée avec nos producteurs. » à noter que La Biosphère privilégie de plus en plus le vrac.
«Nous envisageons de généraliser les informations sur le vrac avec des chiffres clairs et visibles sur la part du producteur, celle du magasin et de la TVA. Le but est bien entendu la transparence totale vis-à-vis de nos clients.».
Toute la chaîne de production
La Biosphère cultive aussi, depuis deux ans, ses propres légumes dans un champ d’un hectare. «Nos employés travaillent à mi-temps en magasin, et à mi-temps en maraîchage, ce qui leur permet de connaître toute la chaîne de production, de la fabrication à la vente.»
Autre projet d’envergure à venir : le déménagement de La Biosphère, dans un an. «Nous allons déménager à 150 mètres d’ici, sur la chaussée de Huy, afin de bénéficier d’une meilleure visibilité, d’avoir plus de parking, et des locaux chauffés – ils ne le sont pas là actuellement, et ce n’est pas toujours évident lorsque les températures sont extrêmes… Il s’agira d’un nouveau bâtiment sous forme d’espace polyvalent avec notamment un café citoyen, de la restauration, des cours et formations…»
Les coups de cœur d’Anne et Baudouin
• La ferme de Stée. « Elle propose des fromages, beurres, crèmes fraîches… J’aime cette ferme car on y trouve beaucoup de vie… Elle est gérée par une famille qui tond elle-même ses moutons et trait ses vaches avec amour. C’est un lieu hors du temps qui me séduit énormément », note Anne.
• Les producteurs de légumes locaux. «Nous en avons plusieurs, confie Baudouin. Je les apprécie pour la qualité de leurs produits et la relation vraie que nous avons tissée au fil du temps. Nous faisons plus que leur acheter des légumes.»
• L’Odyssée des Arômes. «Il s’agit de vins naturels issus d’une sélection incroyable de petits artisans. Ce sont de vrais pionniers dans le domaine des vins bio et naturels.»