La tique tactique:
La maladie de Lyme porte le nom de la ville côtière des Etats-Unis ou elle a été repérée et identifiée en 1975. Elle s’est, depuis lors, répandue à l’ensemble de la planète et fait parler d’elle un peu plus chaque jour.
Cette affection est due à une association de différents pathogènes (virus, bactéries, mycoses et parasites), fédérés autour de la bactérie Borrelia (de type spirochète c’est-à-dire en forme de tire bouchon). Ceux-ci se rassemblent à l’abri d’un biofilm, sorte de forteresse imperméable pour nos agents immunitaires. Depuis ce refuge, certains pathogènes vont se réveiller et créer une infection.
Lorsque l’on combat cette infection au moyen d’antibiotiques, elle cesse. Le pathogène vaincu part s’abriter dans le biofilm, d’où s’échappe alors un autre type de pathogène, résistant à la cure en cours. Ils peuvent ainsi se relayer, parfois actifs, parfois dormants, pendant des années et déjouer tous les traitements puisque la maladie change constamment de forme et que les tactiques de défenses ciblées contre les uns ne nuisent pas forcément aux autres.
Cette stratégie collaborative fatigue le système immunitaire naturel du malade, perturbe les mécanismes physiologiques et atténue progressivement le niveau de santé de l’individu atteint. Tant l’effet direct de l’infection que l’inflammation chronique ou l’accumulation de médication que requièrent les soins, contribuent à une érosion multifacette de l’état général.
C’est donc une spirale délétère dont on ne sort pas en un claquement de doigts. Il n’existe pas à ce jour de protocole de soin standard, simple et efficace pour un Lyme installé parce que les symptômes peuvent varier énormément d’une personne à l’autre, selon le système ou l’organe atteint et la composition du cocktail pathogène.
Si le vecteur classique est une piqûre de tique, elle-même infectée par la bactérie Borrelia, d’autres modes de transmission ne sont pas exclus, dont certains sont toujours en cours d’investigation.1
On peut bien sûr activer des stratégies pour éviter de croiser l’araignée vampire : limiter les promenades en forêt et les pique-niques dans les herbes, porter des vêtements couvrants, s’asperger de spray répulsif… mais cela ressemble un peu à l’histoire de La Belle au bois dormant, dont les parents ont tenté de faire disparaitre tous les rouets du royaume afin de lui éviter la fatale piqûre !
Avec le réchauffement et l’arrivée des tiques dans nos régions depuis quelques années, l’évitement absolu est une gageure.
Il faut bien entendu faire montre de la plus grande prudence : éviter de prendre des risques inutiles dans les régions infestées, ôter l’éventuel intrus avec délicatesse au tire-tique, désinfecter et surveiller l’événement pour réagir le plus vite possible.
Si un érythème apparait (rougeur en forme d’anneau), l’antibiothérapie précoce est une précaution incontournable.
Fait intéressant, un élément déclencheur concomitant est souvent observé : les premiers symptômes apparaissent à l’occasion d’un choc psychologique, d’une épreuve de vie ou d’une exposition aigue à certains polluants. Ceci suggère qu’une infection présente, mais contenue, profite d’un crash momentané du système immunitaire pour entrer en phase active.
L’élément le plus important reste plus que jamais le terrain
Pour que la maladie puisse s’installer il faut que différents types de pathogènes puissent faire leur nid dans le corps.
Le biofilm, quant à lui, se nourrit entre autres des métaux lourds disponibles dans les tissus.
Les conditions propices au développement de la maladie sont le fruit d’une mosaïque d’intoxications subtiles, faite de nourriture industrielle, mauvais sommeil, saturation des émonctoires, accumulation de produits synthétiques, amalgames dentaires au mercure, pensées négatives, expositions aux ondes électromagnétiques pour n’en citer que quelques-unes.
Autant de facteurs qui fragilisent un organisme face à un agresseur qui agit en bande organisée, comme Borrelia et ses alliés.
La meilleure prévention est donc largement antérieure à la malheureuse morsure de tique !
De nombreuses maladies chroniques, dénommées « infections froides », ont ceci en commun : un affaiblissement du système immunitaire, la présence de toxiques et un cocktail d’indésirables dont un spirochète. On pense par exemple à la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique. Tiens tiens…
Vue par ce prisme, la maladie de Lyme devient un exemple de plus illustrant l’importance de considérer la situation dans sa globalité. Un suivi naturopathique ciblé, en complément des médications classiques, aura ici toute sa place.
Selon les estimations de l’INRAE, maximum 20% des tiques seraient porteuses de Borrelia en France2. Chaque piqûre n’est donc pas une déclaration de guerre. On connait déjà les innombrables bienfaits sur la santé d’une balade immersive dans les bois, du jardinage, de la proximité des animaux de ferme, de la marche pieds nus sur la terre et j’en passe. Plus l’être humain perd ce lien avec son environnement originel, plus ses systèmes de défense s’affaiblissent et plus il est tenté de se réfugier dans des espaces de vie aseptisés, regorgeant de polluants. Que la peur de la menace et l’illusion du droit au risque zéro ne nous poussent pas à nous tromper d’ennemi.
Il ne s’agit en aucun cas de minimiser la gravité de la maladie, mais plutôt de repositionner l’ensemble dans un contexte plus large : celui de la santé pleine et globale, le meilleur des boucliers.
Pour que la guérison soit pérenne et solide, lutter de manière ciblée contre la borréliose est bien entendu nécessaire, mais gagnerait à s’accompagner d’un redressement généralisé de tous nos systèmes physiologiques.
La solidité du terrain résulte d’une combinaison complexe de divers paramètres dont certains sont immatériels (comme l’état d’esprit) ou incontrôlables (comme l’hérédité et les pollutions environnementales). Nous sommes loin d’être tous égaux de ce point de vue mais nous pouvons décider d’ajuster ce qui peut l’être aussi régulièrement que possible.
C’est finalement sensiblement la même démarche qui sera bénéfique pour presque toutes nos maladies de civilisation et maladies émergentes, en ce compris cancers, Alzheimer, diabètes, maladies cardiovasculaires, arthrite …
Revenir à une alimentation plus brute et biologique, mettre son corps en mouvement, apprendre à gérer ses émotions, s’entourer d’amis bienveillants, mieux respirer, respecter son sommeil et son transit, maitriser les addictions, développer une vie spirituelle soutenante, rechercher le contact avec la nature, préférer cultiver la gratitude, apprécier les bienfaits d’une tisane et recourir à l’intelligence médicinale des plantes,… sont autant de petites pièces du puzzle qui façonnent un système immunitaire plus compétent.
La guérison est possible, de nombreux témoignages en attestent. Pour beaucoup, ce combat a été l’occasion d’opérer un changement profond dans leur rapport à la santé.
Bel exemple de résilience, Gilles Duvivier partage volontiers son expérience personnelle de la maladie et les plantes qui l’ont soigné. Il propose sa propre production artisanale de haute qualité, préparée avec une véritable conscience et beaucoup d’amour.3
Références
(1) CAROFF, D., et ZACHER, C., Soigner la maladie de Lyme avec la naturopathie, Ed Terre Vivante, 2024, p 25.
(2) https://www.inrae.fr, page consultée le 4 juillet 2024.
(3) https://www.maforet.be
ALBERTAT, J., Lyme – les solutions naturelles, Ed Thierry Souccar, 2016.
NOUR, A., Lyme Coaching, Autonomia Formation, 2024.