Le bain aux sels
Petit refroidissement, début d’état grippal, courbatures ou fatigue importante? Prenez un bain!
Avec l’automne, revoilà l’humidité et les coups de froid qui nous prennent au dépourvu. Chaussures humides, écharpe oubliée, station prolongée sous la bruine… Il suffit de quelques instants sur un organisme fatigué pour le faire « tomber malade ». Vous rentrez chez vous la tête lourde, frissonnant, cotonneux et sans courage…
Soit vous sautez sur l’occasion pour passer quelques jours au lit, bien au chaud loin de l’école ou du bureau et vous vous faites porter des tisanes au miel et du jus de citron tiède.
En mode cocooning : je suis patraque et j’en profite. Il n’y a pas de honte à cela, si votre corps réclame un peu de repos et que vous pouvez le lui offrir, faites-lui plaisir ! Soit vous prenez un bon bain hyperthermique au sel !
Comment procéder ?
Barbotez minimum 30 minutes dans un bain bien chaud : commencez à température agréable et augmentez progressivement le volume d’eau chaude une fois que vous serez habitué. Attention, ne dépassez pas un niveau confortable : ça ne sert à rien d’aller faire un malaise ni de sortir rouge comme une écrevisse. Il vous faut juste assez de chaleur pour détendre la peau, ouvrir les pores et transpirer légèrement.
Dans l’eau, vous aurez pensé à dissoudre plus ou moins 300 g de sel, dépendant de la taille de la baignoire et du niveau de l’eau.
Les sels de magnésium : sulfate (sel d’Epsom) et chlorure (Nigari), sont les plus connus, mais du bicarbonate de soude, du sel marin, du gros sel ou même du sel de l’Himalaya auront des effets synergiques. Pourquoi ne pas les mélanger et profiter de leurs différentes spécificités en combinaison vertueuse ?
Dans la plupart des cas, vous aurez au mieux évité de tomber malade ou, a minima, diminué grandement l’ampleur du coup de mou. Sur les enfants, dont le jeune système immunitaire est encore très réactif, l’action du bain chaud au sel est particulièrement spectaculaire.
Comment ça marche ?
Le bain chaud procure artificiellement au corps des effets similaires à la fièvre sans que celui-ci ne doive dépenser d’énergie à la générer. Quand vous en sortirez, veillez à rester bien au chaud pour transpirer le plus longtemps possible.
La fièvre représente une élévation de la température qui, même légère, rend l’environnement inconfortable, voire hostile pour les microbes pathogènes qui avaient eu ambition d’organiser une big fiesta à l’intérieur de votre corps. 38,3° suffiraient déjà pour mettre à mal la reproduction des virus (1). L’énergie ainsi économisée pourra être entièrement consacrée à la guérison.
Mieux encore : bien souvent des microbes s’invitent dans un organisme fatigué par une surcharge de toxines. Tout simplement parce que ceux-ci se nourrissent des polluants, déchets et cellules moins saines qu’ils vont trouver sur place. Un épisode grippal revient bien souvent à un nettoyage interne. Or une élévation de la température va également avoir un effet sur ces déchets. L’analogie que l’on retrouve le plus souvent est que la fièvre va « incinérer » ces déchets, toxines (endogènes) et toxiques (exogènes), dont le surplus justifie que le corps ait accepté des hôtes peu recommandables afin d’avancer dans une tâche de nettoyage qui le dépassait.
De plus, la sudation induite va permettre une accélération de l’élimination : en plus des reins et des intestins – voies d’élimination principales des déchets non gazeux –, la peau participe à l’élimination et va augmenter son volume de traitement en laissant la transpiration se charger d’une part plus importante de substances nocives.
Voici déjà trois axes de lutte qui sont pris en charge par la chaleur du bain. Une bonne séance de sauna agira de la même manière.
L’ajout de sels dans le bain est très intéressant
L’eau chargée en minéraux devient légèrement alcaline. Les toxines étant le plus souvent de nature acide, porteuses d’une charge ionique positive, vont se retrouver attirées dans l’eau du bain alcalin, via un effet dit « tampon ». Par osmose, le bain va à la fois favoriser l’élimination des toxines et permettre au corps de se recharger en magnésium.
“ Le bain chaud procure artificiellement au corps des effets similaires à la fièvre sans que celui-ci ne doive dépenser d’énergie à la générer ”
Cette voie permet d’éviter les difficultés d’assimilation que certaines personnes pourraient avoir avec la prise orale de magnésium.
Cerise sur le gâteau, le sel est un excellent dispersant pour les huiles essentielles, qui comme on le remarque aisément ne se laissent pas dissoudre dans l’eau et surnagent à la surface du bain. Que ce soit pour se détendre ou pour renforcer un soin anti-infectieux, quelques gouttes sur le sel sec seront absorbées et redistribuées dans l’eau quand le sel va s’y fondre.
Si votre âme de scientifique est titillée, pratiquez le test suivant, plus flagrant dans le cas du bain de pied puisque le rapport eau/sel sera plus concentré :
Plongez une bandelette pH avant le bain et comparez le résultat avec une nouvelle bandelette après une bonne demi-heure de bain. Vous verrez que l’eau s’est nettement acidifiée au cours du processus, et ce, d’autant plus que le nettoyage était nécessaire.
Vous l’aurez compris, il s’agit ici de solliciter la peau comme émonctoire de prédilection. Prudence donc si vous avez des maladies de peau. Il faudra alors préférer d’autres techniques de dérivation des surcharges toxiniques.
Pas de baignoire ? Dans ce cas, pas de problème : une bonne couverture, une grande bassine pour y poser vos deux pieds et une bouillotte dans le bas du dos feront l’affaire.